" L'hôtel-Dieu est occupé. Depuis 16 heures, agents hospitaliers, usagers, syndicats et élus ont fait irruption dans l’hopital de l’APHP (Assistance publique des hopitaux de Paris), le plus vieil hôpital de Paris, situé sur l’île de la Cité (Ie).
Le comité de défense de l’Hôtel-Dieu, qui se bat contre la fermeture de l’établissement, prévu initialement en novembre prochain, entend mettre la pression sur l’APHP.
" Les urgences de l'Hôtel-Dieu accueillent pourtant plus de 110 000 patients par an. L’accessibilité et l’identité de l’Hôtel-Dieu font de cet hôpital largement rénové et moderne un pilier historique de l’égal accès aux soins pour tou(s). Il voit le plus d’accidents d’exposition au VIH de France, avec une prise en charge systématisée intégrée à son service d’urgence 24H/24. Sa position stratégique dans Paris et ses services performants en font une structure de santé de proximité et d’urgence primordiale à préserver. Parallèlement, s’est développé un service de consultations ambulatoires pour le VIH, dont la pertinence et la qualité sont liées à la coordination avec les services d’urgence et ceux d’examens indispensables (radiologie, biologie,…). Or, les urgences sont menacées, et les examens ont déjà en grande partie été transférés, sans concertation avec les associations de malades. Tout transfert supplémentaire serait une menace pour la pérennité des soins."
Les victimes de l'accident de train de Bretigny avaient eu la chance que l'Hôtel-Dieu soit encore en activité et ont pu être orientées vers les urgences de cet hôpital. La fermeture ou l'éloignement du service d'urgences se traduira par des morts qui ne seront jamais comptabilisés au contraires des économies faites au détriment de la population. A force de considérer les hôpitaux comme des entreprises et non des services publics , c'est la mission de l'hôpital en général qui est dévoyée.
" Si le projet a été ainsi gelé par la ministre, la direction de l'hôpital a continué à fermer des services annexes et aurait demandé, selon les occupants, aux pompiers de ne plus amener de malades aux urgences.
"Il ne faut pas être dupe, la responsable c'est Marisol Touraine", a lancé le Dr Kierzek, fustigeant son "double discours". "Elle dit le 10 juillet on met un moratoire sur les urgences alors qu'on est en train de nous siphonner, de nous asphyxier".
Selon l'urgentiste, le maintien des urgences de l'Hôtel-Dieu, en plein centre de Paris, se justifie par la saturation des autres services d'urgences parisiens: 1 heure d'attente selon lui à l'Hôtel-Dieu contre 10 heures à Bichat ou à Lariboisière."