" la grève coûterait 20 millions d’euros par jour, et les organisations
patronales affirment que celle-ci va gravement endommager un secteur
déjà en difficulté. Si
on voulait pousser les entreprises à s’installer ailleurs, on ne s’y
prendrait pas autrement, fulmine l’économiste Mike Shüssler. Le
pire, c’est que les travailleurs perdent plus d’argent dans ces grèves,
qui durent plusieurs semaines, qu’ils n’en gagnent à l’issue des
négociations ». Non ça ne se passe pas en France, mais en Afrique du Sud où le patronat tient exactement le même discours.
Dans
un quartier industriel du sud de Johannesburg, entre une
station-service et un parking de camions, une trentaine de grévistes
écoutent les consignes d’un délégué syndical. Dans la fraîcheur de
l’hiver austral, ils entonnent des chants révolutionnaires, barre de fer
ou brique à la main, alors que se prépare la tournée matinale. «Tous les jours, nous passons devant les entreprises de la zone pour nous assurer que les activités n’ont pas repris, dit Lucas Mokgethi, 60 ans, employé dans une usine qui fabrique des équipements miniers. Les
employeurs envoient des sms pour inciter les ouvriers à retourner au
travail. Mais nous ne nous laisserons pas faire. Peu importe combien de
temps cela doit durer.» Le syndicat sud-africain des métallurgistes
(Numsa) entame sa quatrième semaine de grève. Une nouvelle offre
salariale du patronat a été faite ce mardi et Numsa a jusqu’à la fin de
la semaine pour y répondre. (...) Libération