" La surdité est comique, alors que la cécité est tragique. Prenez Œdipe, par exemple : imaginez qu’au lieu de s’arracher les yeux il se soit crevé les tympans. Ç’aurait été plus logique, en fait, puisque c’est par les oreilles qu’il a appris l’atroce vérité quant à son passé, mais ça n’aurait pas eu le même effet cathartique. Cela pourrait susciter de la pitié, peut-être, mais pas de la terreur. Ecoutez le Samson de Milton : « O dark, dark, dark, amid the blaze of noon, / Irrecoverably dark, without all hope of day » (Ô sombre, sombre, sombre, au milieu de la fournaise de midi, / Irrévocablement sombre, sans espoir de jour) n’a pas le même pathos évidemment. Comment cela pourrait-il continuer ? « O deaf, deaf, deaf, amid the noise of noon, / Irrecoverably deaf, without all hope of sound » (Ô sourd, sourd, sourd, parmi les bruits de midi, / Irrévocablement sourd, sans espoir de bruit). Non.Bien sûr, vous pourriez arguer que la cécité est une affliction plus grande que la surdité. Si j’avais à choisir entre les deux, je choisirais la surdité, je l’admets. Mais ces deux infirmités sensorielles n’ont pas entre elles que des différences de degré. Culturellement, symboliquement, elles sont antithétiques. Le tragique par opposition au comique. Le poétique par opposition au prosaïque. Le sublime par opposition au ridicule. Une des injures les plus fortes dans notre langue, un peu démodée aujourd’hui, est « Damn your eyes ! » (maudits soient tes yeux) (beaucoup plus fort que « Fuck you ! » et infiniment plus satisfaisant – essayez cela la prochaine fois qu’un butor dans une camionnette blanche essaiera de vous écraser) « Damn your ears ! » ne fait pas le poids. » "
"(...) les lanceurs d'alerte jouent un rôle vital pour promouvoir la transparence et combattre les comportements dommageables pour l'intérêt de tous." Richard Moberly
Ce rôle devrait être étendu : les employés de banque devraient pouvoir révéler les malversations financières, pour les salariés, pouvoir révéler les vices des produits et garantir ainsi la santé et la sécurité des utilisateurs sans être poursuivis au nom du secret des affaires, les soldats pouvoir informer des crimes de guerre dont ils sont témoins, etc. ce que ne font pas les journalistes "embedded".
Actuellement, rien ne protège ces particuliers qui paient cher leur courage :
En France, il y a quelque temps, le journaliste Denis Robert avait failli voir sa vie saccagée par la banque dont il dénonçait le fonctionnement.
Actuellement Ansange est bloqué dans une ambassade pour éviter la justice américaine, le soldat Manning risque la peine de mort, Edward Snowden est lâché par tous les pays dont et surtout la France.
De plus, le gouvernement français s'est conduit comme un sbire de second ordre dans une chasse à l'homme, allant jusqu'à refuser le survol de l'avion présidentiel bolivien du territoire français dans lequel Snowden aurait pu s'y trouver. S'abaisser à ce point pour montrer qu'on est aux ordres des états puissants et des riches est pitoyable.
Le 21 juin 2013, lors de l’examen du projet de loi de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le Sénat a voté dans la nuit, sur proposition du groupe EELV, un amendement qui figure dans l’article 43 Ter nouveau du texte adopté par le Sénat. Cet amendement supprime l’alinéa 1 de l’article L 952-6 du Code de l’Education qui prévoit que : « sauf dispositions contraires des statuts particuliers, la qualification des enseignants-chercheurs est reconnue par une instance nationale ».
Cela a pour conséquence de supprimer de la procédure de recrutement des enseignants-chercheurs l’étape de qualification nationale aux fonctions de Maître de conférences ou de Professeur des universités par le Conseil National des Universités (CNU). Contrairement aux diplômes de doctorat et d’habilitation à diriger des recherches (HDR), qui ne portent que sur la seule activité de recherche, la qualification marque la reconnaissance, par une instance nationale, de la qualité des candidatures selon tous les aspects du métier d’enseignant-chercheur.
Une pétition pour supprimer l'amendement " Non à la suppression de la qualification par le CNU
a déjà recueilli plus de 17 000 signatures.
" Les verts sont dans le fruit"
" On peut discuter le fonctionnement du CNU et les modalités de sa composition. L'utilité d'une instance de validation et de régulation par les pairs, tenant compte de tous les aspects du métier d'enseignant-chercheur, est hors de doute, si l'on veut conserver un caractère national au recrutement du corps enseignant des universités : c'est le seul garde-fou disponible contre le localisme et le copinage. Il convient de le renforcer, non de le supprimer."
... Le patron d'une société américaine est retenu en otage dans les locaux de son usine par les ouvriers du site à Beijing.
L'homme d'affaires de 42 ans est coincé dans un bureau de son usine installée au sein d'un parc industriel de Huairou depuis vendredi, quand les ouvriers l'ont empêché de quitter les lieux.
Il a expliqué avoir décidé de délocaliser ce service en Inde en raison d'une main-d'œuvre moins coûteuse et d'un taux de change plus avantageux.
Toutefois, des rumeurs se sont répandues selon lesquelles l'usine serait délocalisée dans son intégralité, malgré la promesse de M. Starnes que les autres départements de l'usine resteraient en Chine. Plusieurs ouvriers d'autres services, qui n'auraient pas été payés depuis deux mois, ont alors commencé à réclamer des indemnités de départ semblables à celles accordées aux travailleurs mis à pied.
Le ton est encore monté lorsque les ouvriers se sont rendu compte que de nombreux arbres au sein du complexe avaient été coupés et que deux cadres supérieurs avaient démissionné. Ils se sont également aperçu que les équipements d'un autre secteur de la société avaient été expertisés par un ingénieur indépendant venu d'Inde.
De nombreux fournisseurs de la société se sont également rendus sur place pour réclamer l'acquittement de leurs factures lorsqu'ils ont entendu dire que l'usine allait fermer.
Wang, un ouvrier de l'usine, a déclaré que la direction devait encore plus de dix millions de yuans (1,24 million d'euros) à ses fournisseurs.
La même histoire racontée par l'AFP:
Un patron d’usine américain a expliqué mercredi être retenu en otage mercredi pour la sixième journée consécutive près de Pékin par ses salariés désireux d’être licenciés pour recevoir des indemnités.
Chip Starnes, récemment arrivé du siège américain de l’entreprise Specialty Medical Supplies pour licencier 30 ouvriers chinois, a été séquestré vendredi par les autres salariés de l’usine, au nombre d’une centaine.
Ces derniers réclament d’être eux aussi licenciés contre des indemnités, a déclaré M. Starnes à l’AFP.
Pour les salariés travaillant depuis longtemps dans l’usine qui a ouvert il y a dix ans, les indemnités pourraient atteindre un an de salaire....(etc)
Des ouvriers qui réclament leur dû deviennent, pour l'Agence France Presse, des salariés désireux d'être licenciés pour recevoir des indemnités. Cet article en dessous de tout est repris en boucle par toute la presse française. Puant.
Emploi, salaires, retraites, compétitivité, TVA : sur tous ces sujets, il n’y a aucune différence entre la politique menée par Hollande et celle que menait Sarkozy, si ce n’est dans la méthode affichée. A la différence de la droite, qui assumait ses attaques contre les classes populaires, le gouvernement socialiste est plus hypocrite. Comme la réforme du code du travail, la réforme des retraites doit, dit-il, être le fruit du « dialogue social » et de la « concertation ». Quelle mascarade !
Le gouvernement n’a peut-être pas arrêté toutes les modalités de sa future réforme, mais il en a décidé l’essentiel : la durée de cotisation sera augmentée pour tout le monde, jusqu’à 43 ou 44 années. Les confédérations syndicales et le patronat peuvent discuter pendant des semaines et s’empailler sur des détails, le recul est décidé et programmé par le gouvernement. La date du vote à l’Assemblée est même peut-être fixée. Il ne manque plus que l’enrobage.
Parce que le gouvernement réfléchit à des aménagements pour les jeunes, les femmes et les métiers pénibles, il parle de réforme « juste ». Mais ce qu’il donnera d’une main, il le reprendra de l’autre car en augmentant la durée de cotisation pour tous, c’est bien tous les travailleurs qui reculeront !
Quant à prétendre que cette réforme n’aurait rien à voir avec celle de Sarkozy car l’âge de départ ne sera pas touché, c’est se moquer du monde ! Avec 43 ou 44 annuités de cotisation, il faudrait commencer à travailler à 19 et 18 ans pour toucher une retraite complète à 62 ans. Faut-il rappeler qu’un jeune de moins de 25 ans sur quatre est aujourd’hui au chômage ?
Ce discours sur une réforme « juste » est de la poudre aux yeux. Que le gouvernement parvienne ou pas à entraîner dans son jeu les confédérations syndicales ne rendra pas cette attaque meilleure.
« Nous vivons plus longtemps, nous pouvons travailler plus longtemps », entend-on du matin au soir. Mais avant de forcer les salariés à travailler jusqu’à 65 ou 67 ans, il faudrait embaucher les chômeurs. Et que dire des centaines de milliers de femmes et d’hommes qui ne « peuvent » pas travailler plus longtemps parce qu’ils sont licenciés, malades ou en invalidité bien avant 60 ans.
« Nous pouvons travailler plus longtemps » Mais qui parle au nom de ce « nous » ? Des sénateurs ? Des ministres ? Des grands patrons ? Eh bien, il faut croire que ce n’est pas le travail qui les use ! Sur le terrain de l’espérance de vie, « nous » ne sommes pas du tout égaux : entre un cadre et un ouvrier, il y a sept ans d’espérance de vie en moins.
Et ces chiffres ne disent rien de l’état de santé ! Tous les retraités ne se portent pas aussi bien que les seniors montrés dans les publicités, et c’est sans même parler des travailleurs qui ont eu des métiers pénibles, de ceux qui ont travaillé avec des horaires décalés ou de nuit. C’est sans parler de ceux qui ont été empoisonnés au travail, par l’amiante ou d’autres produits toxiques.
1. elvire le 25-06-2013 à 12:50:40
on finira comme aux USA, à emballer les courses des clients en supérettes pour pouvoir payer nos médocs si ça continue...
2. alderic25 le 25-06-2013 à 14:35:01 (site)
Pas si loin, au Royaume Uni, tous les ans, des retraités meurent de froid faute de pouvoir se payer du chauffage. Ca risque d'arriver en France avec la stagnation des pensions de retraite alors que tout augmente.
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