Malgré l’anomalie dans la composition de l’acier de la cuve du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, rendue publique par l’Autorité de Sûreté Nucléaire, EDF poursuit son chantier. De son côté la ministre de l’Énergie et de l’Écologie, Ségolène Royal, monte au créneau pour louer la transparence des intervenants dans cette affaire, et parle même d’un « progrès extraordinaire »...
Ce qui semble surtout progresser dans ce chantier, outre le délai de mise en service initialement prévu pour 2012 et aujourd’hui repoussé à 2017 sinon 2018, c’est le coût pour la collectivité de ce chantier censé prouver la maîtrise d’EDF et Areva dans une nouvelle technologie nucléaire. De 3,3 milliards initialement, la facture s’élève désormais à plus de 8,5 milliards d’euros.
Bouygues encaisse, et ce n’est pas fini. Et les usagers paieront la facture !
Contrairement aux mensonges des perroquets du Medef que sont Macron et Valls, l’entreprise n’est pas le lieu où patron et salariés se serrent les coudes et se partagent les fruits de la réussite. Elle est le lieu de la lutte de classe, le lieu où le patronat se bat pour accroître l’exploitation, et les salariés pour la faire reculer.
Moins de code du travail, moins de recours en justice, place aux accords d’entreprise… tout en affaiblissant la représentation syndicale dans l’entreprise : le gouvernement livre les salariés à la férocité patronale.
Face au pouvoir d’un patron, un travailleur isolé est forcément perdant. Le seul moyen de contrebalancer son pouvoir et la puissance que lui confère son argent, c’est la force collective des travailleurs et leur organisation.
Tout au long de décennies de rapport de force, cette force collective a arraché à la bourgeoisie des lois sociales. Même s’il a toujours fallu se battre dans les entreprises pour qu’elles soient appliquées, elles n’en sont pas moins un précieux point d’appui pour les salariés. Maintenant que la bourgeoisie se sent assez forte pour le faire, elle veut tout liquider avec la complicité du gouvernement. Il faut s’y opposer et cette opposition ne peut venir que des travailleurs eux-mêmes.
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