Voici un texte dans lequel l'auteur revient sur le mythe de travailleurs négociant directement avec le patron, en boycottant les syndicats :
"Ce qui est rigoureusement impossible dans ce cas – la loi dispose encore, pour le moment, que les accords d’entreprise sont négociés et signés par les syndicats, quand il en existe. Donc, pas par « les salariés ».. Elle rappelle que les syndicats représentatifs des salariés sont ceux qui ont été élus majoritairement :
"les syndicats majoritaires (cette majorité étant calculée directement sur le résultat des élections) ont un pouvoir de blocage à un certain stade de la négociation collective. (...)
Manifestation vers 1900 pour le repos hebdomadaire qui sera accordé le 13 juillet 1906. Une loi précédente avait été abolie en 1880 sous prétexte qu’elle avait été promue durant la Restauration. Jusqu’en 1906 donc, il revenait au patron de décider du jour de congé de ses employés.
" Le fait d'être majoritaire implique nécessairement de devoir être considéré, au moins jusqu’aux prochaines élections, comme représentatif. Représentatif, non pas de soi-même, non pas du syndicat, non pas de la CGT… mais bien des salariés (de l’entreprise, de la branche, au niveau national et interprofessionnel) dans leur ensemble. Des salariés ET de leurs intérêts (qui, rappelons-le, ne sont que très rarement les mêmes que ceux du patronat)."
http://dormirajamais.org/travail/
"Dans le cadre de l'ouverture de notre entrepôt Drive, nous recherchons 15 préparateurs/préparatrices de commandes en CDI. Formation en interne de 15 jours en amont de la prise de poste."
Sur le papier, l'annonce du Leclerc d'Auxerre, publiée fin juillet, était alléchante, surtout à une époque où les CDI se font rares. Mais derrière cette annonce se cachait une réalité bien moins reluisante, selon un des embauchés, qui a témoigné début octobre sur Rue89. Il venait de démissionner après seulement sept jours de travail pour l'enseigne.
Au lieu d'être recruté immédiatement, Leclerc a proposé à Grégory Roumier (un pseudo) de faire d'abord une formation de six semaines, non rémunérées, avec une simple promesse de CDI à la clef. Pendant ce temps-là, M. Roumier devait seulement continuer à percevoir son allocation spécifique de solidarité (ASS), 477 euros par mois, versés par Pôle emploi.....
Chaque heure de "formation" est financée à hauteur de deux euros par l'organisation. Pour les 16 chômeurs, Leclerc a ainsi touché 6 720 euros de Pôle emploi.
"Une formation de six semaines pour un poste de préparateur de commandes, c'est vraiment n'importe quoi. On se fiche de la tête des demandeurs d'emplois et de la nôtre. L'argent de Pôle emploi est un peu l'argent de tout le monde!"
C'est dimanche
La Saline royale d'Arc-et-Senans est l'oeuvre de Claude-Nicolas Ledoux et fut construite de 1775 à1779. Elle est classée Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1982. C'est une cité "idéale" selon les idées progressistes de l'époque. (Sauf que l'avis des ouvriers concernés n'avait pas été demandé, ils auraient par exemple pointé l'absence de cheminées dans les salles d'évaporation de l'eau, la température sur le lieu de travail devait être celle d'une étuve). Les cheminées avaient été omises pour des raisons d'esthétique.
Plan de la Saline terminée
(photo wikipedia)
"Le directeur de mon magasin est venu me voir pour me demander de participer à une formation, il m’a bien dit que je n’étais pas obligé. J’ai accepté. Là, on a été réuni dans une salle en plein centre de Paris, il y avait deux ou trois salariés de chaque magasins Leroy Merlin ou Castorama concernés par les fermetures, soit environ une centaine de personnes. En préambule, des responsables des deux enseignes ont fait une présentation en disant qu’il s’agissait de notre projet, puis ils nous ont laissé avec les consultants. On a commencé par un cours sur la communication de crise, ils nous ont notamment dit ce qu’ils voulaient éviter, les actions violentes par exemple. Ils nous ont aussi parlé des Pigeons (un mouvement d’entrepreneurs contre des réformes fiscales, ndlr), citant notamment en exemple leur présence sur les réseaux sociaux. L’après-midi, on a été divisé en sous-groupes pour travailler sur différents thèmes, comme les moyens d’actions à mettre en place, le nom du collectif, etc... (...)"
"Nous avons participé à cette réunion sur notre temps de travail, la direction a remboursé nos frais de déplacement et un buffet nous attendait. De la même manière, quand nous avons manifesté entre Montparnasse et le ministère du travail, la direction a loué un bus, nous a fourni des sandwichs et on s’est servi dans les rayons pour préparer le défilé. Tout a été financé de A à Z par les patrons."
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